Extrait du site https://www.france-jeunes.net |
Tu as tout couvert de peinture noire... |
Tu m'as un peu massacrée, comme on massacre une toile que l'on n'aime pas. Tu as tranquillement tracé tes lignes, pâles, apposé tes premières couleurs. Tu as finalisé l'oeuvre avec les derniers petits détails pour ensuite t'éloigner, jeter un coup d'oeil et lacérer ton dernier trésor à coups de poignard. Si ce tableau avait pu écrire, parler, il t'aurait écrit ces mots... |
Je te déteste tellement pour tout ce que tu m'as fais mais... Je ne suis pas capable d'effacer les moments de bonheur. Je ne suis pas capable de les classer dans le tiroir : souvenirs. Je repense toujours à ton sourire, à tes mains, à tes lèvres. Toujours. Argh ! Ça me rend malade ! J'ai tellement mal à la tête... Je passe des heures et des heures à m'entraîner à la danse et encore là, ce n'est pas assez pour t'oublier. Alors, pour t'haïr, je repense à quand je t'ai vu la dernière fois. Combien j'avais envie de te griffer de mes ongles, combien j'avais envie de te marteler de coups de poing. Combien j'avais envie de t'emprisonner le visage de mes mains pour t'embrasser. Combien j'avais envie que tu me prennes, que tu me battes pour que je puisse avoir une autre raison de te détester. J'avais envie de te gifler, de pleurer dans tes bras, j'avais... Envie de me laisser tomber par terre, de changer de monde. À tous les jours, toutes les fois que le téléphone sonne, toutes les fois que quelqu'un cogne à ma porte, toutes les fois que je sors du metro, j'espère que c'est ta voix que je vais entendre, que c'est ton visage que je vais voir. J'attends toujours d'avoir de tes nouvelles, même si je sais que ça ne me rendra pas plus heureuse puisque je ne t'aurai jamais toi en entier. Je ne sais même pas ce que je veux. Il est trop tard maintenant pour encore avoir de l'espoir parce que dans aucune des situations je ne serais heureuse. Maintenant... Il est trop tard. Tu en as trop fait Sam. Avec ou sans toi, je suis, je serai malheureuse. Tu as tout gâché. Tu as tout couvert de peinture noire. En considérant que tu me connaisses bien... Tu dois savoir que minimum une fois par mois, j'écris... J'écris mon coeur, j'écris mon esprit. Le 2 octobre, j'ai écris. Et cette fois-là, c'est ton nom qui est sorti. On ne garde pas une lettre qui ne nous est pas dédié. Et bien que tu n'aimes pas lire ce que j'écris, bien que pour toi, des mots ne restent que des mots et ne peuvent prendre aucune autre forme, je te l'envoi et j'espère sincèrement que tu la liras jusqu'au bout. Puisque des lettres pleine d'espoir, pleine d'amour ne te faisaient rien, ne te soulageaient pas de mon absence, alors je me suis dis qu'une lettre comme celle-ci ne pourrait pas te blesser non plus. Mais j'ai besoin que tu la lises, j'ai besoin que tu te souviennes que j'existe et que quelqu'un, en quelque part, seule, à Montréal, souffre pour toi. Je t'aime |
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