Extrait du site https://www.france-jeunes.net |
Gauche, droite, pourquoi tant de haine ? |
Gauche, droite, en apparence deux camps irréductiblement opposés. Je ressens de la tristesse devant une opposition qui condamne un pays à rester unijambiste, alors que tout le monde sait qu'elle n'est qu'illusion... |
Bonjour à tous, Je souhaite d'abord dire que l'image d'une galaxie n'a aucun rapport avec l'article, si ce n'est qu'elle illustre bien la complexité de la réalité. Je l'ai choisie car je ne voulais pas mettre en valeur un leader quelconque ou des slogans, affiches ou autres... En vrai, cet article va tenter de décrire comment je ressens le décalage qui sépare les Français de la politique, sur un point précis : cette "gauche" et cette "droite" qu'on nous présente comme des ennemis irréconciliables alors que nous sentons, certes encore confusément, que ces notions sont obsolètes et non opérantes dans le monde complexe aujourd'hui. Droite et gauche, c'est quoi ? Un peu d'historique d'abord... En France, c'est au moment de voter la mort de Louis XVI que ces expressions sont nées. Ils ont désigné les camps respectifs du oui et du non à cette exécution, d'après le coté de l'amphithéâtre où s'étaient placé les députés. Mauvais début que celui-là, on a divisé les opinions d'après la réponse à une question qui, d'un point de vue concret, représentait un intérêt très limité : tuer ou non un bouc émissaire représentant symboliquement un système que l'on voulait mettre à bas. Après, ce sont les oppositions que l'on sait, la gauche étant réputée plus sociale et associée aux mouvements ouvriers et la droite plus économique et du coté des patrons et de l'église, pour en arriver au sens qu'ont ces mots aujourd'hui, où ils sont quasiment devenu des synonymes respectivement d'économique et de social... Gouverner, c'est marcher sur deux jambes Alors, un gouvernement doit-il faire du social ou de l'économie ? Bien évidemment, les deux mon Capitaine ! C'est une évidence et seuls les militants aveuglés par leurs doctrines ne le voient pas. Si l'on examine attentivement la part de "gauche" et de "droite" dans un programme de gouvernement, on se rendra compte que, à moins de tomber dans la démagogie et de tenir une politique illusoire, tout programme est à 50/50, disons +/-5%. Et ces +/-5% permettent-ils de dire qu'un gouvernement est "de droite" ou "de gauche" ? A l'évidence non, car ils dépendent plus de la situation immédiate (la fameuse "conjoncture") et des priorités à court terme que des étiquettes des gouvernants. En fait, plus que "j'encourage l'industrie pour faire marcher le pays" ou "je redistribuer équitablement les bénéfices", tout gouvernant est OBLIGE de faire les deux, car l'un ne va pas sans l'autre. Ce qui change, ce sont les orientations, qui dépendent de la situation. Créer des entreprises et secourir les plus faibles en temps de crise, soutenir la croissance et en répartir équitablement les fruits en temps de vaches grasses. On devra toujours faire bouillir la marmite avec de la "droite", qui engendrera inévitablement des dérives, que de la "gauche" permettra de maîtriser. Une voiture a besoin d'un moteur ET d'un frein... Alors pourquoi ces illusions ? Mais alors, pourquoi, me direz-vous, cherche-t-on à vous faire croire que la gauche et la droite existent réellement en tant que camps s'opposant ? Simple : cela satisfait tout le monde ! Pour la "France d'en-haut", d'abord. Quoi de plus rassurant que de diviser la "France d'en-bas" en deux, de s'en attribuer chacun sa moitié et de régner ainsi tranquillement, chacun désignant l'autre comme ennemi immémorial, voire héréditaire, mais surtout comme cause de tous les malheurs ! "Si l'autre n'était pas là, tout irait bien", entend-t-on à tout bout de champ. Cela permet d'éviter à moindres frais que le bon peuple ne se pose des questions. Mais le bon peuple lui-même en est content, cela lui évite de réfléchir ! Prendre les problèmes à bras-le-corps, analyser, faire preuve d'esprit critique, c'est fatiguant... Alors que nos élites fournissent déjà de si confortables "prêt-à-penser" qui évitent la fatigue cérébrale ! De plus, stigmatiser un ennemi, c'est agréable ! On n'y peut rien, c'est l'être humain qui est construit comme çà, il doit s'identifier à des groupes. Alors, on lui donne des partis et pour quémander l'approbation du groupe, il mettra joyeusement son propre esprit en veilleuse. Alors, quoi faire ? Ce qui précède n'est que mon ressenti, analysé avec mes mots. Ce qui suit est ce que je m'efforce de faire pour échapper à cette pression anti-démocratique conjointe de nos institutions politiques. D'abord, première règle : n'adhérer à rien... Garder sa liberté individuelle, cela signifie pouvoir se permettre de dire ce que l'on pense, ce que je fais en ce moment. Deuxième règle de base : ne pas accepter d'absolu. Car l'absolu est le premier pas vers l'intolérance et la dictature. Quel que soit sa nature, je considère que si le Mal existe ici-bas, il a sans doute l'apparence confortable d'un "prêt-à-penser", sans doute religieux ou idéologique, mais pas forcément, en tout cas bien "packagé" et bien "marketté" ^-^ Enfin, troisième et dernière règle : ne jamais écarter que dans les affaires humaines, une chose et son contraire ne puissent se produire simultanément. La réalité est affaire d'équilibre des contraires, jamais de victoire d'un contraire sur l'autre. Avec ces trois règles, j'ai réussi à trouver une voie individuelle qui me permet de garantir ma liberté. Le problème, c'est qu'elles ne sont pas vraiment applicables à grande échelle, sauf à dispenser une éducation au sens critique bien plus poussée qu'on ne le fait actuellement... Franchement, je pense que les tendances au bipolarisme sont vieilles comme le monde et qu'elles viennent du temps des cavernes, de la manière dont l'esprit humain a été façonné par l'évolution. Elles sont donc en chacun d'entre nous, extrêmement séduisantes et difficiles à combattre. Je n'ai pas de solution miracle, sauf celle-ci : vous avez un cerveau, utilisez-le... Enfin, pour conclure, merci à celui qui m'a qualifié de "dénigreur plus ou moins professionnel", j'accepte le compliment avec plaisir ! |
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