Parce qu'une bonne recette ne se change pas. Les Rivières Pourpres 2 Les Anges de l'Apocalypse est le digne successeur de son ainé. A la suite de la franche réussite commerciale que fut le premier film, les producteurs (Besson n'est pas loin) se sont dit qu'il fallait expoiter le filon... On nous ressert donc, la même cuisine que la dernière fois, c'est-à-dire un thriller sombre et angoissant dont le fil conducteur est l'enquête parallèle puis conjointe de deux flics, un jeune, un vieux, sur des évènements étranges pour ne pas dire, inexplicables... On retrouve avec plaisir le comissaire Niemans (incarné avec brio par
Jean Reno) et son homologue moins de 30 ans, le capitaine Reda (
Benoit Magimel, digne héritier de Vincent Cassel). Les deux compères vont devoir, non sans mal heureusement, découvrir ce qui se trame derrière les morts mystérieuses qui frappent un petit village de Lorraine. Qui est cet homme, réplique parfaite de Jésus, que l'on retrouve agonisant devant l'église du bourg ? Et qui se cache derrière ce sombre habit de moine, plus agile, véloce et fort qu'un athlète professionel ?
Symbolique de l'image. S'il ne faut reconnaitre qu'une qualité à ce film, c'est certainement son aptitude à transmettre, par l'image, toutes les sensations qui sont d'habitude les effets inhérents au script et à la bande son. Une technique irréprochable que l'on savoure sans scrupules dans une image à la photo parfaitement appropriée ; grain adopté, effets de flous, jeux de lumières, tout est parfaitement choisi pour nous faire ressentir le malaise viscéral que devrait soulever le sujet du film en lui-même (chose que ce dernier ne parvient jamais à faire...). Les plans, osés parfois, originaux le plus souvent, servent, dans l'ensemble, la bonne dynamique du film et accentuent la sensation que notre ami le réalisateur,
Olivier Dahan a trouvé là, un genre, qui lui sied bien.
Second succès en vu ? Bien que Dahan se sente visiblement à l'aise, qu'il maîtrise parfaitement son sujet et qu'il parvient, sans difficulté, à donner de quoi briller au duo Reno/Magimel ; la faiblesse du scénario, laissant trop rapidement la place au spectre d'une histoire dont on devine le dénouement facilement, pèse sur la qualité générale du film. S'adjoint la prestation plus qu'anecdotique de
Camille Natta (dans le rôle de Marie) et l'intrusion de répliques à vision humoristiques qui pêchent non seulement par leur fadesse mais aussi et surtout par leur inutilité, et vous comprenez maintenant le goût mitigé qui vous empêche de sourire à la fin de la séance. Cependant, les Rivières 2 reste un bon film français de genre, qu'il ne faut pas hésiter à aller voir si l'on a aimé le premier volet.