RRRrrrr !!!

Dimanche 25 Janvier, 10h30, Grand Rex à Paris : dans une salle remplie à mort (hummmm, restons assis sur les marches), dans le décor kitsch et génialement rétro de la grand salle, l'équipe du film fait son entrée pour présenter le film. Premier constat : c'est mou ! les Robins parlent peu, Alain Chabat peine à faire rire, et le public rigole gentiment... Oups, ça part moyennement bien cette histoire ! Pourtant, ça s'annonçait bien...

En apprenant qu'après le méga succès d' "Astérix - mission Cléopatre" (et en plus, c'était vachement drôle), Alain Chabat allait réaliser le premier film des Robins des Bois, il y avait de quoi fantasmer ! Imaginez, l'alliance de l'ex Nul (qui est donc très rigolo quand on kiffe l'humour débile) avec la relève de ce même type d'humour (spécialisé en défonçage de décors et de tronches en direct sur NPA, en "instant norvégien" et en "la cape et l'épée") pouvait donner naissance à un film exceptionnellement déconnant avec (là, on est vraiment dans le rêve) un parfum de culte à "la cité de la peur" ! Et ben non... si le film a bien quelques moments assez drôles, on n'est jamais dans le gros délire attendu, snif !


Durant la préhistoire, cohabitaient 2 tribus : les cheveux propres et les cheveux sales. Les premiers avaient le shampooing, les seconds jalousaient cette géniale invention... Période de troubles donc, jusqu'au moment où va être comis LE premier crime de l'histoire de l'humanité ! Qui est le crimeur, et pourquoi a-t-il crimé ???


Le thème de la préhistoire m'avait un chouilla refroidi, mais on pouvait s'attendre à quelques idées fendarts (fendartes ?). Effectivement, les Robins nous balancent quelques anachronismes plutôt fun, et arrivent à ne pas abuser de cet effet. De même, les costumes (tout le monde à poil, avec une peau de bête bien placée) et les décors nous plongent bien dans cet époque lointaine. Mais le plus drôle, c'est de recréer une faune qui ne ressemble à rien, à partir du mammouth : 1/ rajouter "mouth" à la fin de chaque nom de bête et 2/ rajouter 2 énormes défenses sur la gueule de chaques animouths ! On a ainsi une poulemouth, un chienmouth, etc. C'est con, mais déconne à voir !

De même, les dialogues sont fidèles à l'esprit des Robins : généralement débiles et complètement absurdes, ils font sourire... sans plus... car si certaines scènes sont hilarantes, beaucoup de blagues sont répétées, et lassant assez rapidement (le préveneur de nuit : surprenant la première fois, chiant au bout de la troisième). Certains jeux de mots sur l'âge de pierre (chut, no spoiler) sont là aussi déconnes au départ, mais vite répétitifs...

Les acteurs (les Robins des Bois en tête donc) sont inégaux, ce qui est dû principalement à leur personnage. Si certains rôles mettent carrément en valeur l'acteur (celui de Jean-Paul Rouve par exemple, qui est bien fun), d'autres sous-exploitent le potentiel comique des acteurs (Elise Larnicol notamment, qui ne se fait pas suffisamment jeter par ses potes, mais aussi Marina Foïs... qui est orgasmique d'habitude (suis fan !) mais bof bof ici). Quant à Alain Chabat, il a droit à quelques répliques funky, mais lui aussi semble mal exploité...

Quant à la réalisation, elle est bonne aussi, avec le parti-pris de ne pas hésiter à faire dans le kitsch outrancier (les effets numériques semblent avoir été conçu sur une game boy), mais dans le contexte, ça se fond bien dans l'ambiance déconnante. Certains décors ou accessoires sentent le faux à des kilomètres, mais ça fait plutôt marrer (la séance de beach volley ou le repas à l'hippoppotamouth sont les plus drôles du film !).

Bref, si le film fait parfois (rarement) rire aux éclats, ou généralement sourire, il ne peut que décevoir en comparaison des sketchs télévisés des Robins... Et si l'on passe un moment sympathique, le film reste une petite comédie déconnante loin de "la cité de la peur" ou "astérix...". Le film fait un peu brouillon, fait à l'arrache, et certains gags tombent à plat. On ne s'ennuie pas vraiment, on passe même un bon moment, mais on pouvait s'attendre à largement mieux de la part des Robins et d'Alain Chabat. Le passage de la télé au ciné reste apparemment un exercice difficile, et garder le même esprit dans des scénettes de quelques minutes ou au cours d'un film de 1h40 n'est pas réussi ici : dommage !