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2007 : pourquoi je ferai tâche blanche...

Juste pour partager mes restes d'humanité avec d'autres morts-vivants...


La dernière fois que j'ai voté utile, Jacques Chirac est devenu président. Encore.

Je comprends les théories libérales, mais je pense qu'elles ne fonctionnent pas. J'aime l'idéal communiste, mais je pense que l'Homme n'est pas près d'y parvenir. Entre les deux, il y a ce socialisme vacillant, cette braise mourante campée par des vers luisants. L'horizon politique est devenu bien terne. Aux extrêmes, de violents utopistes à gauche, de violentes taupes à droite... Que faire de ce bulletin si précieux quand tant de mains moites sauraient en faire tant de mauvaises choses, ou pas assez de bonnes ?

Dans tout ce sinistre vide blanchard, je vois parfois des éclats de rouge, de rose, de vert surtout. Le vert est une couleur qui me parle. Le vert est sur les arbres que je respire. Le vert est dans toutes ces plantes qui nourrissent des animaux qui en nourrissent d'autres. Le vert, c'est aussi la couleur de l'océan, parfois, qui semble inusable et qui pourtant déjà fatigue. Vert est une couleur qui irait bien à notre drapeau. Mais si le vert plaît aux plantes, et les plantes aux animaux, va-t-il si bien aux hommes ? Dans les fumées sirupeuses de ces rêves narcotiques à travers lesquelles zèbrent parfois quelques éclairs lumineux, je ne vois pas d'humain... L'Homme a disparu.

Qu'étions-nous ? Que sommes-nous ? Que pouvons-nous encore être ? 2007. Tous les cinq ans, un autre choix. Tous les cinq ans, une autre alternative plus sombre encore que la précédente. Tous les cinq ans... Avons-nous encore cinq ans devant nous ?

La Formule 1 du gyrophare cathodique verse sur le monde ses couleurs d'outre-tombe et ses relents fétides. Sa lumière blafarde contamine depuis son œil borgne les foyers les plus candides. Le monde, vomi quotidiennement par cet écran glacial, remplit chaque jour un peu plus les caniveaux de notre réalité. Les sociétés, châteaux de cartes des révolutionnaires de nos livres d'histoire, s'enfoncent dans leurs douves. Et le tout-à-l'égout arboré fièrement par les nouveaux pionniers du modernisme féodal noie nos nouveaux nés et disperse les cartes. Sur nos par-terres de fleurs pèse l'arcane fatale.

Entre le petit et le grand gammé, quelle croix veux-je encore porter ? Mon vote ne sera pas un linceul noir de plus. Mon vote, éclatant de pureté, s'il ne trouve sa bannière, illuminera les urnes. Il témoignera pour moi, quand mes forces seront passées : j'étais là. Je suis venu. J'ai voulu ! Mais je n'ai rien pu faire.

Quand les braises en nos cœurs accoucheront la nuit, je prie de tous mes esprits et de tous mes rêves d'athée et d'humaniste pour que, au milieu de ces cendres désespérées, un œuf brûlant se tienne prêt à éclore. Que notre bêtise meure avec nous, pourvu que la vie puisse renaître avec un avenir idéal.
1
L'auteur : Y'a-t-il un humain sur la terre ? parce que, Manifestement, y'avait pas de dieu dans le ciel...
40 ans, Evreux (France).
Publié le 20 novembre 2006
Modifié le 19 novembre 2006
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